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La rubrique de Philippe Lallement

Vulgarisation n° 22

Les trois tendances lourdes de la démocratie.

Pas à pas, cliquet après cliquet, le mouvement-école d’Action française progresse.

Le premier cliquet, c’est le choix de la Restauration Nationale, de renouer avec le souci stratégique du retour de la royauté (rubrique n°20). Le “politiquement correct” s’en indigne. Des royalistes en gardiens aseptisés du musée de Versailles, OUI. Une jeunesse royaliste voulant le roi pour le salut de la France, NON. Mais patatras, voilà, que monsieur de Charette est de retour, et pas seulement sur les écrans. Il avait prévenu :“ Nous sommes la jeunesse de la fidélité, Messieurs”. Et coucou, nous revoilà !

Le second cliquet, c’est le choix de la jeunesse royaliste pour le scénario du “hold-up démocratique” à la Macron (voir rubrique n°7). Disons un coup de force comme ceux de Bonaparte, Pétain et De Gaulle. Comme eux, le royalisme du XXIème siècle pratique la conspiration à ciel ouvert.

Le troisième cliquet maintenant, est celui du choix des tendances lourdes de la société française, devant influer sur la dynamique idéologique du royalisme. Effectivement mener à terme une conspiration à ciel ouvert, impose de s’appuyer sur un “récit” intégrant certaines tendances de la société actuelle, qui étaient inconnues en 1900, au moment où Maurras réalisait son “Enquête sur la monarchie” (rubrique n°21). Voyons ces tendances, ou plus exactement voyons un choix de trois tendances lourdes.

La première fut identifiée par Pierre Debray dès 1962. C’était la DESORGANISATION DU PAYS REEL par destruction de ses corps intermédiaires : Provinces, pays, communes, métiers (rubrique n°17). La désorganisation est aujourd’hui réalisée. Même la famille, dernier bastion de notre société, est elle aussi dynamitée. Sauf dans certaines communautés minoritaires constituant des ilots de résistance familiale (la mouvance catholique traditionnelle par exemple).

La seconde tendance, Debray la nomma dès 1985 une RUPTURE DE CIVILISATION causée par l’imminence dune révolution industrielle “néo technique” (pensons à l’Intelligence artificielle !) aux très négatives conséquences sur l’emploi, le moteur de la société de consommation. Cette rupture civilisationnelle s’est ensuite métastasée en plusieurs crises. A la crise SOCIALE de l’automatisation s’est ajoutée la crise ECOLOGIQUE d’une contestation de la Croissance illimitée, détournée en peur climatique. Puis la crise d’insécurité CULTURELLE consécutive à l’immigration islamique de peuplement. S’est surajoutée la crise SOCIETALE-anthropologique avec la législation déconstructrice d’État et le nihilisme du déconstructivisme wokiste. Et enfin la crise CATHOLIQUE avec sa spectaculaire baisse de la croyance en Dieu passant de 49% des français à 42% ces deux dernières années.

La troisième tendance lourde, flagrante depuis la colère des Gilets Jaunes de 2018 et les législatives de 2022, c’est le DECLIN DU PROGRESSISME. Il s’incarne dans la crise de la démocratie, incapable de représenter le peuple. Une incapacité mesurable par l’absentéisme électoral atteignant effrontément 52 % et par le refus de prendre en compte les 55% de NON au référendum de 2005 sur l’Europe.

Un premier enrichissement de la dynamique idéologique du royalisme à été réalisé à partir de ces trois tendances lourdes de la société française. Ce qui a permis au mouvement de lancer une ligne de “résistance du pays réel” (rubrique n°19). Le choix de ces trois tendances lourdes doit pourtant encore être consolidée par la réflexion itérative de la jeune Cellule Stratégique d’A.F. Cette réflexion va se faire par rapport aux enjeux des tendances lourdes vis à vis du salut de la France.

Alors, oui, les royalistes d’Action française sont entrés en Contre-révolution permanente. Oui, ils sont à l’avant-garde des résistances du pays réel. Oui, le régime républicain, par son ministre de l’Intérieur chargé de la cohésion des institutions, les a désignés comme son ennemi. C’est un motif de fierté pour la jeunesse royaliste. Elle peut redresser la tête.